Comprendre les IST : Protéger sa santé sexuelle
Juin, le Mois de la Santé Sexuelle est terminé, mais il est plus que jamais essentiel de continuer à parler ouvertement des Infections Sexuellement Transmissibles (IST). Mais que sont exactement les IST ? Ce terme désigne un ensemble d’infections causées par des bactéries, des virus, des parasites ou des champignons, qui se transmettent principalement lors de rapports sexuels (vaginaux, anaux ou oraux) non protégés.
Longtemps appelées maladies sexuellement transmissibles (MST), le terme “infection” est désormais privilégié car on peut être porteur d’une infection et la transmettre sans pour autant en manifester les symptômes ou développer une “maladie”. Qu’elles soient silencieuses ou qu’elles entraînent des symptômes visibles, les IST peuvent avoir des conséquences sérieuses sur la santé si elles ne sont pas dépistées et traitées à temps. C’est pourquoi l’information, la prévention et le dépistage sont nos meilleurs alliés pour se protéger et protéger les autres.
Des choix éclairés pour une sexualité saine : les IST chez les jeunes adultes
Il est essentiel de comprendre l’évolution des comportements pour mieux se protéger. Nous constatons que de nombreux jeunes adultes négligent de plus en plus la protection systématique lors des rapports sexuels. Plusieurs éléments peuvent expliquer cette tendance, et il est important d’en prendre conscience pour inverser la courbe.- La banalisation de la pilule contraceptive :
- Si la pilule est une méthode efficace contre la grossesse, elle ne protège absolument pas contre les IST. Une idée fausse, malheureusement encore trop répandue, est que la prise de la pilule dispense de l’utilisation du préservatif. Or, c’est une barrière physique cruciale qui est ainsi abandonnée.
- La diminution de la peur du VIH/Sida :
- Grâce aux avancées thérapeutiques, le VIH est devenu une maladie chronique. Cette évolution, bien que positive, a pu induire une perception amoindrie du risque, reléguant le préservatif au second plan.
- Le manque d'information et de sensibilisation continue :
- Malgré les campagnes passées, la mémoire collective des risques semble s’estomper. Les jeunes générations n’ont pas forcément vécu l’ampleur de l’épidémie de Sida et peuvent sous-estimer la gravité des autres IST.
- La "spontanéité" des rapports :
- Dans le feu de l’action, le réflexe de protection peut être oublié, surtout si l’on est sous l’influence de l’alcool ou de drogues.
- La difficulté d'aborder le sujet avec un nouveau partenaire :
- La gêne ou la peur de “casser l’ambiance” peuvent empêcher d’exiger le port du préservatif.
Les chiffres de Santé Publique France sont éloquents : les IST bactériennes (chlamydia, gonocoque, syphilis) sont en augmentation, et ce dans toutes les classes d’âge, y compris chez les jeunes adultes. La vigilance est donc plus que jamais de mise.
Le Papillomavirus (HPV) : un virus sournois, souvent sans symptômes
Parmi les IST les plus répandues, le Papillomavirus Humain (HPV) mérite une attention toute particulière. C’est l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente. On estime que 80 % des personnes sexuellement actives seront exposées à ce virus au cours de leur vie. Et le plus insidieux, c’est que dans la majorité des cas, l’infection passe inaperçue : il n’y a pas de symptômes !
Mais attention, l’absence de symptômes ne signifie pas l’absence de danger. Le HPV peut entraîner des conséquences graves :
- Cancers :
- Le HPV est la cause de la quasi-totalité des cancers du col de l’utérus chez la femme. Mais il est également responsable de :
- 90 % des cancers de l’anus (chez les hommes comme chez les femmes).
- 40 à 50 % des cancers du pénis.
- 35 à 63 % des cancers de la bouche et de la gorge.
- 40 % des cancers du vagin et de la vulve.
- Verrues génitales (condylomes) :
- Des excroissances de peau, parfois inesthétiques et gênantes, peuvent apparaître au niveau des organes génitaux ou de l’anus.
Selon l’ARS Occitanie, les virus HPV sont à l’origine de près de 6 400 cancers chaque année en France. C’est un chiffre alarmant qui souligne l’importance d’une prévention efficace.
Prévention et dépistage : vos meilleures armes
Face à ces risques, la prévention et le dépistage sont vos meilleurs alliés :
- Le préservatif : une barrière essentielle
- – Il est le seul moyen de protection contre la plupart des IST, y compris le HPV. Utilisez-le systématiquement, dès le début et jusqu’à la fin de chaque rapport sexuel, et ce, avec chaque partenaire.
- La vaccination contre le HPV :
- une protection contre les cancers C’est une arme redoutable dans la lutte contre les cancers liés au HPV. La vaccination est recommandée :
- – Pour les filles et les garçons de 11 à 14 ans révolus (schéma à 2 doses). C’est le moment idéal, avant le début de la vie sexuelle.
- – En rattrapage pour les jeunes filles et jeunes hommes de 15 à 19 ans révolus (schéma à 3 doses).
- – Jusqu’à 26 ans révolus pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) en prévention des lésions précancéreuses anales et des condylomes.
- En Occitanie, des campagnes de vaccination sont déployées notamment auprès des élèves de 5ème. C’est un pas important vers la protection de nos jeunes.
- Le dépistage régulier : pour une prise en charge précoce
- – Chez les femmes : À partir de 25 ans, un dépistage régulier du cancer du col de l’utérus par frottis (ou test HPV) est recommandé tous les 3 ans. Cela permet de détecter d’éventuelles lésions précancéreuses et de les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer.
- – Chez les hommes : Il n’existe pas de dépistage systématique des cancers liés au HPV chez l’homme. La vigilance est donc d’autant plus importante face à l’apparition de verrues génitales ou d’autres lésions.
- – Dépistage des autres IST : En cas de doute, de symptômes (douleurs, démangeaisons, écoulements anormaux, lésions), ou après un rapport non protégé, un dépistage des autres IST (chlamydia, gonocoque, syphilis, VIH, hépatites…) est crucial. Il est désormais possible de se faire dépister sur demande et sans ordonnance pour certaines IST, facilitant l’accès aux soins.
La Mutuelle Catalane à vos côtés
Nous vous encourageons vivement à vous informer davantage, à discuter ouvertement de ces sujets avec votre médecin traitant, votre gynécologue, ou dans les Centres Gratuits d’Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD). La mutuelle Catalane met également à votre disposition des préservatifs gratuits.
Votre santé sexuelle fait partie intégrante de votre bien-être général. Ne baissez pas la garde, protégez-vous et protégez les autres !